Arts martiaux


Faire le lien entre les arts martiaux et les pratiques énergétiques

      Traditionnellement, les arts martiaux incluent le travail énergétique.
Et, à vrai dire, pour devenir efficace dans le combat de manière durable, c'est-à-dire même avec le cumul des années, il est absolument nécessaire d'atteindre un haut niveau de maîtrise énergétique.
Quant à faire de son art martial une voie d'éveil, cela ne peut passer que par l'intégration d'une recherche énergétique.
Et d'ailleurs, les films d'arts martiaux, qui ont largement contribué à leur popularisation sur l'ensemble de la planète, accordent très souvent l'invincibilité des héros à leur recherche interne et aux enseignements ésotériques. Mais, paradoxalement, la grande majorité des enseignants occidentaux orientent la pratique dans une version très externe, presque exclusivement sportive...
Pourtant dans le vocabulaire employé au sein des clubs ou dans les livres, il est fait référence au Hara, au Kimé, au Kiaï... Mais je n'ai rencontré aucun professeur ou expert qui explique ouvertement comment développer la sensation du Hara et ainsi donner une dimension énergétique à notre pratique !

      Initialement pratiquant et enseignant de Karaté, j'ai été très vite interpellé par ce paradoxe.
Comme beaucoup j'avais été attiré par les arts martiaux du fait de leur lien entre la recherche interne et l'efficacité en combat. Mais plus j'avançais et moins je trouvais d'éléments allant dans ce sens.
J'ai du aller voir du côté des arts internes chinois (essentiellement Tai Ji Quan et Qi Gong) pour commencer à avoir des éléments de réponse à intégrer dans ma pratique. Et progressivement, je me suis même aperçu que certains aspects de la pratique habituelle en clubs allaient complètement à l'encontre d'une logique énergétique.
Ainsi, dans le style de Karaté que je pratiquais, le Shotokan, c'est une position en fente avant très accentuée (zenkutsu dachi) qui est enseignée et privilégiée dès le départ. Or, cette position met le bas du dos en tension (hyperlordose lombaire) et inhibe un point énergétique (Ming Men, entre la 2ème et la 3ème lombaire) essentiel pour développer la sensation du Hara et être en mesure de mobiliser ce dernier.
C'est sans aucun doute la raison pour laquelle certains experts privilégient une position plus naturelle (comme fudo dachi par exemple) qui permet un meilleur maintien du bas du dos sans tension. Mais pourquoi n'est-ce pas clairement évoqué ?
J'ai participé, par exemple, à deux stages animés par Jean-Pierre Lavorato. Cet expert reconnu se place en fudo dachi, et met en oeuvre des techniques très puissantes, rapides et efficaces grâce à sa maîtrise du Hara. Maîtrise qui se manifeste également par un net enracinement et une grande présence-vigilance.
Et de ses stages, j'en ai retenu des exercices qui nécessitent et favorisent la mobilisation du Hara... sans qu'il en ait fait mention !
Il me semble dommage de devoir étudier spécifiquement les disciplines énergétiques pour comprendre ces aspects essentiels de la pratique du Karaté. Et ce, d'autant plus qu'ils conditionnent l'intégrité physique des pratiquants sur le long terme. En effet, beaucoup de karatékas arrêtent la pratique pour des soucis de bas du dos...

Ceci n'est qu'un exemple, mais on peut étendre ce constat de manière beaucoup plus large. Ainsi l'intégration de la dimension énergétique dans la pratique des arts martiaux éviterait bien des douleurs physiques et des ennuis de santé. Cela favoriserait une pratique plus saine sur le long terme, une pratique participant à une préservation du capital santé au lieu d'en provoquer la détérioration. Or, nous avons constaté que la fréquentation des clubs est de plus en plus le fait de jeunes et de moins jeunes dont la motivation est le bien être et une meilleure hygiène de vie. Et ces personnes, non intéressées par les podiums, iront vers d'autres activités si on ne les prend pas en compte dans les clubs de Karaté, Taekwondo et autres.

      Une autre raison qui peut motiver la prise en compte des aspects énergétiques, c'est la motivation sur le long terme des pratiquants avancés. Après avoir collectionné les dan (niveaux à partir de la ceinture noire), certains sempaï (anciens, pratiquants avancés) finissent par ne plus avoir de perspectives de progression. Et cela est fort dommage car, au-delà de la maîtrise technique traduite sur un plan purement physique et athlétique, il y a beaucoup à découvrir en termes de maîtrise psychique et énergétique !
La maîtrise technique peut s'acquérir comme un des axes d'affirmation de l'ego. Elle ne garantit en rien la qualité humaine d'un pratiquant d'arts martiaux.
La maîtrise énergétique invite nettement plus à une véritable transformation intérieure. Et c'est la seule voie qui permette une réelle efficacité martiale alliée à une intégrité physique et mentale jusque la fin de sa vie...

      Ayant cherché à intégrer mon expérience du Qi Gong dans ma pratique personnelle du Karaté, j'ai repéré plusieurs axes de travail qui me semblent utiles à communiquer.
Ceux-ci concernent les thèmes suivants :
- l'axe vertical, le réalignement du corps et l'enracinement,
- la conscience et la mobilisation du bassin, de la colonne vertébrale et des épaules,
- la conscience des tensions et leur libération avant de chercher la puissance,
- la conscience et la libération de la respiration,
- le développement de la sensation, puis la mobilisation du Hara,
- la qualité et la puissance de l'intention.

Ces thèmes peuvent très bien être intégrés à la pratique d'une discipline martiale, quelle qu'elle soit, sans la trahir. Par contre, j'ai pu constater à quel point cela modifiait très positivement mes sensations et mon vécu pendant la pratique du Karaté.
Je suis loin d'avoir terminé tout ce qu'il y a à découvrir, en pratiques énergétiques comme en pratiques martiales, mais je serais heureux de partager mes découvertes et mes prises de conscience !

Bruno Blas - 15 février 2010





 

 

Karaté-Do Energie

 

Une pratique de santé et de développement personnel

 

Le Karaté-Do Energie est un art martial intégrant la dimension énergétique (comme en Tai Ji Quan et en Qigong). Il met l'accent sur la qualité de l'intention dans chaque geste pour réaliser des techniques basées sur l'harmonie du corps et de l'esprit, grâce au maintien de l'axe Terre-Ciel et un travail spécifique sur le hara (seika tanden) qui se traduit par une vigilance et un enracinement permanents. C'est donc la fluidité des mouvements qui est privilégiée pour acquérir progressivement la vitesse. Ensuite, la force peut être recherchée avec un travail de type Qigong dur (comme le proposent notamment des katas comme Sanchin, Hangetsu...). Finalement, l'objectif est de combiner enracinement, fluidité, vitesse et force...

C’est une pratique veillant à ne traumatiser ni le corps ni l’esprit, une pratique favorisant une préservation du capital santé sur le long terme, contrairement au karaté sportif.

Les exercices du Karaté ainsi que quelques exercices de Tai Ji Quan sont utilisés comme support à une forme de Qigong dynamique, qui inclue un travail spécifique sur l'ondulation de la colonne vertébrale.

Par rapport au Qigong classique, le Karaté-Do Energie a l’avantage de proposer des exercices plus physiques et des interactions à deux, avec une importance particulière accordée à la percpetion et la sensation de la distance, du champ énergétique et de l'énergie du partenaire. Mais, même dans ce dernier cas, l’échange est une recherche de maîtrise de son corps et de ses émotions. L’autre est donc un partenaire, non un adversaire.

 

Les objectifs

 

Ø      Entretenir sa forme physique

 

Se défouler, s’assouplir, entretenir sa tonicité musculaire, améliorer sa résistance et son endurance

 

Ø      Avoir une bonne hygiène de vie

 

Se libérer des toxines et graisses, activer le système cardiaque et respiratoire, mieux récupérer de la fatigue

 

Ø      Renforcer son équilibre émotionnel et mental

 

Chasser le stress, cultiver la présence, la vigilance paisible, l’enracinement et le centrage

 

En Karaté-Do Energie, la fluidité, la coordination et la vitesse d’exécution sont privilégiées par rapport à la force musculaire. Comme en Tai Ji Quan, nous recherchons d’abord à relâcher le corps et à lui redonner sa cohérence avant de le mobiliser en puissance.

En effet, il est aberrant et contre-productif de renforcer la puissance musculaire sans avoir au préalable dissout les blocages aux niveaux des chaînes musculaires et articulaires, qui sont aussi des blocages énergétiques.

Ces blocages sont des zones de tensions musculaires inappropriées qui limitent la coordination, la fluidité et l’efficacité des mouvements. Et il est courant de voir, dans des clubs d’arts martiaux, des élèves et des enseignants qui compensent ces difficultés par un surcroît de dépense énergétique et de mobilisations musculaires. Mais à long terme, cette attitude entraîne une usure prématurée du corps, voire des blessures.

En Karaté-Do Energie, nous cherchons à développer la conscience du corps pour ajuster les mouvements en fonction de critères tant anatomiques qu’énergétiques.

C’est une condition d’efficacité très pragmatique, mais également une condition de préservation de la santé sur le long terme.

 

Bruno Blas - 23 juin 2010

 

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